Vania ! Правда (Pravda)
Presse...
Extraits de presse
> La Libre Belgique, Marie Baudet, 6 novembre 2014
(...) "Quand on n’a pas de vraie vie, on vit des mirages, c’est mieux que rien" , dira Vania dont les coups de sang masquent la tendresse, la blessure, le chagrin.
Polyphonie cohérente
Grande pièce désespérée, "Vania !" est aussi irrésistiblement drôle. Ainsi est-on soumis à de féroces giboulées, au gré des ressorts de la comédie et des noirs méandres du drame, dans un spectacle polyphonique, énergique (voire énergisant) et singulièrement cohérent. Déconcertante pour certains, l’irruption de Dante dans le cours de l’action y injecte une bouffée de lyrisme, d’introspection poétique, une distance aussi, avant que l’on replonge parmi les éléments.
La scénographie de Simon Siegmann associe une paroi oblique percée de deux portes dépareillées - signant sans ostentation l’aspect vaudevillesque - et un long comptoir comme un plan de travail, une table d’autopsie, l’axe qui évoque le temps qui passe et balaie tout, jusqu’à révéler son envers, réservoir de bouteilles, de mappemondes, de livres. Un univers que l’on quitte à regret, le cœur gonflé d’émotions vives.
http://www.lalibre.be/culture/scenes/giboulees-vania-545bd30d3570a5ad0ee...
> La Soir, Catherine Makreel, novembre 2014
(...) Le titre - Vania ! - en forme d’apostrophe avec ce très entreprenant point d’exclamation, annonce d’emblée la couleur de cette pièce anti-mélancolie où le climat étouffant accouche d’une tragédie charnue plutôt qu’abattue, plus sentimentale et brutale que chagrine. Copieusement arrosée de vodka et de Tom Waits ou des Doors à la guitare, la pièce décortique le désespoir embourbé de quelques personnages réunis dans la traditionnelle maison de campagne.
Le professeur Serebriakov vient passer quelques jours, avec sa jeune épouse, dans le domaine familial, géré par sa fille et son beau-frère Vania. Au cœur de ce huis clos domestique, où l’on vide les verres de vodkas pour combler le vide d’une existence gâchée, s’insère Astrov, médecin lucide et écolo avant l’heure. Dans ce rôle, Yannick Renier est d’une séduction diabolique, goujat sublime auprès des femmes. Son jeu trouble fait chavirer un peu plus la situation de crise et attise l’orage en cours.
Autour de lui gravite une distribution de rêve. Pietro Pizzuti est absolument méconnaissable, grandiose et pathétique, apportant une touche de burlesque tout en retenue à la tragi-comédie. Philippe Jeusette fait aussi honneur aux éminents « losers » de Tchékhov en oncle Vania épuisé par la mesquinerie de sa propre vie. Sarah Lefèvre et Sarah Messens ne sont pas en reste, en épouse et fille du professeur Serebriakov, troublantes mal aimées. Tous pestent contre le temps passé ou perdu, tandis que le décor – bar-buffet élancé - tourne sporadiquement comme l’aiguille déséquilibrée d’une horloge qui refuse d’avancer.
Spontanée, vivante, charnelle, la mise en scène de Christophe Sermet nous emporte dans cette tempête de deux heures, bourrasque de désirs entravés, pour nous laisser pantois à la fin, quand l’orage est retombé et que chacun, finalement, retourne à la vacuité de son quotidien.
http://mad.lesoir.be/scenes/100921-vania-/
> RTBF Culture, Christian Jade, 8 novembre 2014
" Vania " ! Un Tchékhov déchirant, agressif, insinuant, choral. Une épure parfaite signée Christophe Sermet.
(...) Dans cette partition grinçante la société écrase les individus sous le poids de logiques qui les dépassent. Un constat éternel subtilement actualisé, sans effets de manche, dans une démarche presque entomologique de Tchéchov sur ses papillons humains .Christophe Sermet met à jour les secrets les plus douloureux, laisse éclater les révoltes les plus noires mais sa conduite d’acteurs très construite, laisse le groupe respirer, hurler parfois sans pathétique superflu. De ces petits malheurs accumulés, de ces états d’âme parfois morbides naît une joie de vivre finale communicative. Splendide !
http://www.rtbf.be/culture/scene/detail_vania-un-tchekhov-dechirant-agre...
> Karoo.me (Scène), Fabrice Tâïtsch, 13 novembre 2014
Vania! autopsie de l'intime
Après Mamma Médéa, Christophe Sermet signe la mise en scène d’un Vania ! hypnotisant. L’immense talent d’Anton Tchekhov a trouvé une troupe de comédiens à sa hauteur. Nouvelle adaptation de Natacha Belova qui fait sonner les mots de façon très contemporaine et plus rugueuse, grande finesse dans la direction d’acteur : un spectacle sur le fil des émotions et terriblement touchant.
(...) Pour ma part, j’ai eu cette sensation extrêmement rare au théâtre d’être happé totalement par l’histoire et de ne plus sentir cet espace qui sépare le public des acteurs. C’est un spectacle bouillonnant, palpitant, irrésistiblement drôle ou triste par moment. Il se déroule inéluctablement jusqu’à de surprenantes ruptures qui font de ce Vania ! un petit bijou de sensibilité sur la nature humaine et sa condition.